Pour une planète équitable
Le contraste est spectaculaire entre l’indignation qui nous saisit devant certains faits divers et l’indifférence avec laquelle nous absorbons la statistique de ces cinq millions d’enfants morts de faim chaque année.
Alors que les frontières nationales s’effacent, il devient de plus en plus incongru de les considérer comme des lignes de partage sur un plan éthique. Dès lors que les ressources de la planète sont limitées, on ne peut éluder la question de leur répartition. À l’heure de la globalisation et du changement climatique, la consommation des riches a un impact direct sur les conditions de vie des plus pauvres. La lutte contre les inégalités au niveau mondial est donc inséparable de la « justice environnementale  ». Réciproquement, la question écologique se pose aujourd’hui en termes de justice globale. L’alternative est la suivante : se contenter du statu quo dans notre petit univers insoutenable, ou lutter résolument contre les inégalités globales pour préserver un monde vivable.
Marie Duru-Bellat, professeur de sociologie à Sciences Po-Paris et chercheur à l’Observatoire sociologique du changement, est spécialiste de l’éducation et de la stratification sociale. Elle a notamment publié L’Inflation scolaire. Les désillusions de la méritocratie (Seuil, 2006) et Le Mérite contre la justice (Presses de Sciences Po, 2009).
Marie Duru-Bellat, Pour une planète équitable, La République des idées / Seuil, Paris,
02/01/2014, ISBN (à venir), 11,80 €