Le retour des domestiques
Mots-clés : égalité | classes sociales | inégalités | pauvreté | travail |
Depuis plusieurs deÌ cennies, la France soutient activement les emplois de services aÌ€ la personne. Aujourd’hui, le secteur compte 1,2 million de salarieÌ s, repreÌ sentant plus de 5 % des effectifs totaux. MalgreÌ ce succeÌ€s apparent, cette strateÌ gie n’est ni efficace ni juste. Elle creÌ e un faible nombre d’emplois en comparaison de leur couÌ‚t public.
PreÌ caires et mal reÌ muneÌ reÌ s, ces emplois « bas de gamme  » contribuent aÌ€ la polarisation de notre socieÌ teÌ , ainsi qu’aÌ€ l’augmentation des ineÌ galiteÌ s ethniques et de genre. En outre, l’EÌ tat subventionne des services de confort pour les plus aiseÌ s, au deÌ triment des services publics ouverts aÌ€ tous. C’est ainsi qu’on en revient aÌ€ une socieÌ teÌ de domestiques, comme au XIXe sieÌ€cle, avec de « nouveaux pauvres  » au service de « nouveaux riches  ». Heureusement, plusieurs pistes existent pour sortir de ce contre-modeÌ€le.
CleÌ ment Carbonnier est maiÌ‚tre de confeÌ rences en eÌ conomie aÌ€ l’universiteÌ de Cergy-Pontoise (THEMA).
Nathalie Morel est assistant professor en sciences politiques à Sciences Po (CEE, LIEPP).
Ils animent tous deux l’axe socio-fiscal du Laboratoire inter-disciplinaire d’eÌ valuation des politiques publiques (LIEPP) aÌ€ Sciences Po.
CleÌ ment Carbonnier et Nathalie Morel, Le retour des domestiques, La République des idées / Seuil, Paris, 08/11/2018.
