Marie Duru-Bellat
Marie Duru-Bellat, sociologue spécialiste des questions d’éducation, est professeur à l’IEP de Paris et chercheur à l’Observatoire Sociologique du Changement et à l’Institut de Recherche en Education (IREDU). Elle travaille sur les politiques éducatives et les inégalités sociales et sexuées dans le système scolaire. Parmi ses ouvrages récents, on compte : L’école des filles. Quelle formation pour quels rôles sociaux ?, L’Harmattan, 2004 ; Les inégalités sociales à l’école. Genèse et mythes, PUF, 2002 ; L’inflation scolaire. Les désillusions de la méritocratie, Seuil, 2006.
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http://www.u-bourgogne.fr/LABO-IRED...
Photo : ©Bollery | Seuil
Articles de cet auteur
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Pour une planète équitable
janvier 2014Le contraste est spectaculaire entre l’indignation qui nous saisit devant certains faits divers et l’indifférence avec laquelle nous absorbons la statistique de ces cinq millions d’enfants morts de faim chaque année.
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La Nouvelle critique sociale
mai 2006La société française a profondément changé depuis la fin des Trente Glorieuses, mais tout se passe comme si elle ne le savait pas encore. Elle en distingue sourdement les symptômes et en éprouve les manifestations les plus douloureuses (chômage, exclusion, insécurité sociale, ségrégation territoriale, sentiment de déclassement...) Mais elle peine à se représenter clairement les causes et les ressorts de ce bouleversements. Et, faute de se comprendre elle-même, elle manque des ressources nécessaires pour retrouver le goà »t de l’avenir et se gouverner collectivement de manière efficace. D’où l’urgence de fonder une « nouvelle critique sociale  » pour donner à voir les antagonismes qui la structurent et lui rendre la force et la capacité d’évoluer.
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L’inflation scolaire
janvier 2006« Les études, plus on fait, mieux on se porte  ». Voici ce qu’on pourrait lire dans le Dictionnaire des idées reçues contemporaines à l’entrée « Ecole  ». Cette conviction partagée est-elle encore pertinente ? On peut en douter. Pour les individus d’abord, dont le mérite ne se trouve pas nécessairement mieux reconnu, ni l’hérédité sociale mieux conjurée, parce qu’ils seront restés plus longtemps sur les bancs de l’école. Pour la société ensuite, car la distribution des places et des emplois ne se fait pas forcément de manière plus pertinente quand elle s’appuie sur les seuls diplômes délivrés par l’école. Bref, devant les déceptions et les sentiments de déclassement que creuse et creusera davantage encore demain « l’inflation scolaire  », le temps est peut-être venu de se défaire d’une idée devenue un dogme et de repenser les manières d’entrer dans la vie.