Les origines du populisme
Le populisme est le produit de deux secousses telluriques.
Premier séisme : la montée d’un immense ressentiment contre les partis et institutions politiques. Face à l’échec de la droite et de la gauche à contenir les excès du capitalisme, la radicalité « anti-système » a brisé les compromis que l’un et l’autre camps étaient parvenus à édifier. Deuxième séisme : la fin de la société de classes, au profit d’une société d’individus pensant leur position sociale en termes subjectifs. Une nouvelle polarité en résulte, qui sépare les « confiants » des « méfiants » envers autrui. La droite populiste surgit au croisement d’une double méfiance – à l’égard des institutions et à l’égard de la société. Elle prospère sur le désenchantement démocratique, tout en renouvelant le clivage gauche-droite. Fondé sur des données inédites, cet ouvrage se révèle essentiel pour comprendre le présent et l’avenir des sociétés démocratiques.
Doyen de l’École d’affaires publiques, Yann Algan est professeur d’économie à Sciences Po. Économiste, Elizabeth Beasley est chercheuse à l’Observatoire du bien-être au CEPREMAP, et ancienne directrice de J-PAL Europe. Daniel Cohen est directeur du département d’économie de l’École normale supérieure et professeur à l’École d’économie de Paris. Directeur du CEVIPOF (CNRS), Martial Foucault est professeur des universités en science politique à Sciences Po.
Yann Algan, Elizabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault, Les origines du populisme.Enquête sur un schisme politique et social, La République des idées / Seuil, Paris.