Accueil > À propos > Axes de travail

Axes de travail

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

1. Les transformations du capitalisme

L’économie mondiale est confrontée à une fin de cycle de croissance au moment même où se manifeste une crise de confiance dans les promesses des nouvelles technologies et dans les opérations comptables des entreprises. Disparates ou conjoncturels, ces événements indiquent néanmoins l’actualité d’une réflexion sur le renouvellement de l’action politique face au capitalisme. Pourtant, celle-ci ne peut négliger l’examen préalable des mutations fondamentales du fonctionnement même du capitalisme dans ses multiples dimensions. Celles-ci comprennent à la fois la révolution managériale patrimoniale, la financiarisation de l’économie, la fragmentation du continent salarial, les types d’implications dans le travail, la personnalisation des relations d’emploi, la place prise par la connaissance et les activités de service dans l’exécution des tâches.... Des mutations qui interrogent directement la capacité à reconstruire des solidarités et des identités collectives. C’est en réalité l’entrée dans un nouveau mode d’organisation du travail, de circulation des informations et des biens qu’il s’agit de comprendre.

2. La démocratie européenne et ses frontières

Confrontée au sentiment de déficit démocratique, l’Union européenne va faire face dans les années qui viennent à l’élargissement à l’Est tandis qu’elle s’est engagée dans une réforme de son mode de fonctionnement et de son statut politique (Convention). Mais au-delà de l’espace européen, elle doit situer son identité face à divers interlocuteurs, à commencer par les Etats-Unis. La relation transatlantique est en effet mise à l’épreuve dans la mesure où l’on peut s’interroger sur les différenciations que connaissent les Etats-Unis et l’Europe dans leur définition de la modernité démocratique (rapport au droit, à la sécurité, aux libertés, à la société civile, au lien du public et du privé, conception de la souveraineté, de la nation, des relations internationales, rapport à l’universel). Mais au-delàde ce thème de la « fin de l’Occident », l’Europe ne peut ignorer ses autres vis-à-vis qui se situent dans les zones géographiques de l’Islam ou dans les mondes émergents.

3. La géopolitique de la mondialisation

Au sein des relations internationales, les acteurs privés, la surprise stratégique, les conflits asymétriques, les organisations en réseaux ont désormais pris une part prépondérante. La politique internationale se trouve bouleversée par la fin d’un système dans lequel il revenait aux Etats de s’accorder entre eux sur des modes de coopération qui n’entamaient ni leurs prérogatives ni leur souveraineté. Trop souvent réduite à l’ouverture commerciale des frontières ou à une intensification des relations économiques, la mondialisation, loin d’être homogène, renvoie aussi bien à une plus grande fluidité des espaces et une intensification des flux d’échange qu’à l’apparition de nouvelles frontières et de nouvelles demandes de sécurité. Irréductible à la volonté d’un seul acteur, la dynamique de la mondialisation impose aux Etats de renouveler leur réflexion stratégique et de redéfinir leurs modes d’action et de coopération.

4. Après la société des individus

L’évolution des sociétés libérales est indissociable d’une représentation du sujet des démocraties. Contractant, souverain, rationnel, potentiellement insoucieux du cadre politique et social qui rend possible son autonomie, le sujet moderne a construit un paradoxe théorique : la société des individus. Et pourtant, démiurgique ou prométhéen, cet individu est aussi défaillant, faillible, insaisissable. Objet de toutes les sollicitudes, enclin à se représenter comme titulaire de droits, il revendique aussi sa liberté de faire sécession, de ne plus faire société. Comment apprécier l’affectio societatis de l’homme démocratique contemporain ? Comment appréhender de façon qualitative les évolutions des comportements sociaux et des attentes vis-à-vis du collectif ? Le nouveau régime des inégalités, le déficit de projection dans un avenir perçu comme essentiellement menaçant, les aléas de la construction des identités et de parcours de vie de plus en plus différenciés appartiennent entièrement à une réflexion sur le devenir des démocraties.




haut de page